Source C dans l’air :
La pression monte d’un cran en Iran, placé depuis ce matin sous embargo américain. Les nouvelles sanctions économiques, imposées par Donald Trump après son retrait de l’accord iranien, bloquent les transactions financières et les importations de matières premières. Les achats dans le secteur automobile et l’aviation commerciale sont également visés par des mesures pénalisantes. Il s’agit d’une première vague qui sera suivie d’une réplique au mois de novembre, sur le secteur pétrolier et gazier cette fois. Pour le président iranien Hassan Rohani, les Etats-Unis ont lancé « une guerre psychologique contre la nation ». Lors d’un entretien télévisé, il a également dénoncé la stratégie « insensée » de Donald Trump qui associe appel aux négociations et sanctions. Cette décision unilatérale pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’économie iranienne et provoquer des tensions à l’intérieur du pays comme sur le marché pétrolier. Après cette première salve de sanctions, le président américain n’a pas manqué d’avertir que tout pays commerçant avec l’Iran « ne fera pas d’affaires avec les Etats-Unis ».
Dans la tempête de l’embargo américain, l’économie iranienne n’est pas la seule victime. Face aux menaces de Donald Trump, la plupart des entreprises étrangères implantées dans le pays ont dû plier bagages et renoncer à de nombreux contrats. Les pertes se chiffrent en millions d’euros pour les entreprises françaises comme PSA ou Total par exemple. A quelques heures de l’entrée en vigueur des sanctions américaines, l’avionneur ATR a tout de même réussi à livrer treize avions à Téhéran, sur les vingt qui étaient commandés. Pour apaiser les inquiétudes des entreprises et contrecarrer les sanctions américaines, l’Union européenne a riposté dès ce matin en appliquant une « loi de blocage ». Mais ce texte dissuasif sera-t-il suffisant ?
Entre l’Iran et les Etats-Unis, les tensions sont anciennes. En 1979, des étudiants iraniens prennent d’assaut l’ambassade américaine de Téhéran. 52 employés seront retenus en otage pendant 444 jours. C’est la fin officielle des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington. Alors que des dirigeants « modérés » ont tenté de réengager le dialogue plus tard, Washington n’a jamais répondu. Jusqu’à l’accord sur le nucléaire iranien signé par Barack Obama en 2015, puis déchiré unilatéralement par son successeur, Donald Trump dont l’objectif est clair : affaiblir l’Etat iranien en l’étouffant économiquement.
Quelles sont les conséquences des sanctions américaines sur l’économie iranienne ? Jusqu’où ira l’escalade entre les Etats-Unis et l’Iran ? La contre-attaque européenne sera-t-elle efficace ?
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