Né en Jamaïque dans les années 60 des rythmes traditionnels locaux, Mento devenu Ska, des rythmes modernes de l’époque Rocksteady, Rythme-n-Blues et des percussions africaines Niyambingui, le reggae s’est répandu dans le monde entier, à travers le message des rastas tels que Bob Marley (1945-1981) l’icône du reggae, Feu Peter Tosh, Bunny Waillers, Jimmy Cliff, Toots And The Maytals, Burning Spear, U-Roy etc…, de la première génération, mais aussi celui de la nouvelle génération dite “Bobo Dread”. Tendance extrême des vert – jaune – rouge. Capleton, Sizzla, Anthony B, Prezident Brown, BEENNIE Man et d’autres venus d’Afrique et des Antilles dont la mission est de véhiculer les idées de Marcus Garvey (1887-1940), Léonard P. Howel (1898-1981), Frantz Fanon, Martin Luther King, Malcolm X, Kwamé N’Kruma, autour de l’unité des peuples et du rapatriement des fils de la diaspora noire dispersée à travers le monde vers l’Afrique. Ce mouvement révélé par Marcus Garvey repose sur la reconnaissance de l’Empereur d’Ethiopie Haïlé Selassié comme une divinité ( descendant de Ménélik, fils du roi Salomon et de la reine Sabah) soit le 225ème descendant du roi David. Les rastas portent de longs cheveux (dreadlocks), comme le lion porte sa crinière en mémoire du vœux de Nazireat (livre des nombres, Chap. 6 verset 5, réf. Biblique), fument de l’herbe, ne mangent pas de viande mais seulement des céréales, des fruits et des légumes (Ital), ils sont végétariens. Ce que le monde a retenu c’est que le rasta écoute et chante du reggae pour nourrir l’esprit et partager ses convictions autour de lui.
À la fin des années 70, cette musique arrive en France grâce aux rastas francophones (antillais, africains, français) et c’est dans les Sound Systems que les Deejays de l’époque font découvrir une nouvelle façon de concevoir les réalités quotidiennes : le reggae. Quelques noms traversent la ville de Paris : NEG SOWETO, YAYA YAOVI, No SMOKE, A.G. FIRST, Christian Moore, Ras KODJO et le JAH WISDOM SOUND SYSTEM, Pablo MASTER, King DADDY Yod, SUPPA John, GENERAL MURPHY, Mickey MOSMAN ETC… tous du SOUND SYSTEM YOUTHMAN UNITY, les lieux de prédilection sont la péniche RUBY et les squats parisiens (Corentin CARIOU, Montparnasse) plus tard viendront d’autres grands noms : ALPHA BLONDY, ZOANET COME’S, RAGGA DUB Force Massive, SAÏ SAÏ, Tonton David, PRINCESS Erika, MUSHAPATA, RAGGASONICS ETC…. Malheureusement à cette époque le regard du peuple et les médias sont focalisés sur la Jamaïque et ensuite l’Angleterre, où Bob MARLEY et ses semblables exercent, mais surtout parce que la maison ISLAND de CHRIS BLACKWELL, principal promoteur de cette musique, à travers le monde, y a son siège.
Une vingtaine d’année après, le reggae explose en France, et contre toute attente, personne ne se souvient avoir déjà rencontré tous ces groupes qui poussent aujourd’hui comme de mauvaises herbes, dans le parcours français du reggae, la musique des rastas.
DUDDY NUTTEA (DEEJAY RAGGA d’origine antillaise) qui est aussi surnommé “l’agitateur” pour toutes ses prises de position dans les “clash” parisiens, est de retour des Etats-unis avec son nouvel album signé chez DELABEL, pour lui le reggae explose sans les précurseurs. » Le reggae explose en France sans nous, il explose parce qu’il y a enfin une ouverture des maisons de disque sur le reggae, ce qui n’était pas le cas, il y a quelques années : maintenant on voit pas mal de groupes qui ont signé, du genre SINSEMILLIA, MISTER GANG, PIERPOLJAK ETC… On remarquera que c’est tous des groupes de blanc, ce qui n’est pas vraiment un problème, pour la qualité musicale mais ce que je veux dire c’est que ça fait pas mal de temps qu’on est dans l’underground, qu’on essaie de faire des SOUND SYSTEMS, des concerts, et on dirait que le reggae explose maintenant, mais pas grâce à nous, parce que c’est un autre style de reggae et d’autres gens qu’on n’a pas spécialement fréquenté dans nos milieux assez fermés RAGGA parisien, qui font exploser le reggae, c’est des gens comme PIERPOLJAK, SINSEMILLIA, des groupes blancs, donc maintenant, il y a des questions à se poser sur le travail qu’on a fait vraiment et ce qui reste à faire « .
Ça peut choquer d’entendre ces propos qu’un blanc peut à priori qualifié de raciste, sauf si c’est la vérité malheureusement, parce qu’Ambre FOULQUIER (animatrice de l’émission “TIMAL” sur France Inter et organisatrice de la scène Reggae aux FRANCOFOLIES de la Rochelle, dira à son tour : » Il n’y aurait peut-être pas eu de reggae sur la grande scène, si PIERPOLJAK et SINSEMILLIA n’avaient pas été la grande explosion de l’année. Là on parle de la grande scène, c’est-à-dire remplir 10 000 places, on est donc dans un angle de commerce et d’industrie de la musique reggae. C’est peut-être l’ouverture et le démarrage pour le reste. Sans vouloir faire du racisme parce que je suis blanche moi-même, je vais parler un peu durement : je ne sais pas pourquoi ; mais j’ai rencontré beaucoup d’artistes de reggae en France, des gens qui ont beaucoup de talent. La plupart c’est des africains, des Jamaïcains, en tout cas des gens de couleur noire, et aujourd’hui le reggae qui marche à une couleur blanche. Si c’est le départ ou si c’est un moyen d’ouverture pour permettre aux artistes rastas, reggae qui le sont depuis qu’ils sont né et qui mourront comme ça de pouvoir avancer et exister davantage, c’est très bien, c’est peut-être qu’on est dans un pays blanc, et que le spectateur ou l’auditeur est plus rassuré de voir ou d’entendre son semblable, je n’ai rien contre PIERPOLJAK parce que ça fait longtemps qu’il est là et qu’il se bat, maintenant c’est son heure de gloire, mais il y a aussi des artistes comme Ras DUMISANI et bien d’autres, MALICK BOULIBAÏ (sur AFRICA n°1) est plus en place pour citer ceux qui méritent d’être lancé aujourd’hui « . ( La suite )
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